Le poids des mots le choc des chiffres

Journal Grand-Angle No 172 – Automne-hiver 2023

Le monde parfait n’existe pas et SIG ne peut prétendre déroger à cette règle universelle. Pour avoir osé s’exprimer sans dévoiler, notre syndicat s’est reçu une volée de roses, côté épines. Pourtant, il est difficile de concevoir le « bonheur au travail » lorsque tous les jours, notre place de travail se situe dans le bâtiment qui abrite les égouts de Genève, lorsque les odeurs nauséabondes des monticules d’ordures ménagères s’entassent devant nous, lorsque le soleil brûle notre peau pendant des heures ou que la boue et le froid nous écrasent dans nos tranchées, lorsque nous abandonnons nos familles au milieu de la nuit pour secourir nos réseaux, lorsque nous formons des personnes, jour après jour, et que celles-ci ne sont pas engagées, lorsque nous sommes depuis des mois sans perspectives claires d’avenir, à l’image d’EMU,  lorsque les clients viennent se plaindre alors que nous avons fait de notre mieux, et finalement,  lorsque nous constatons que le savoir-faire est de plus en plus remplacé par le faire savoir.


Nous avons fait le choix de l’honnêteté et de dire tout haut ce qu’une partie des employés (…) pensent tout bas.

Alors oui, nous avons quitté la pensée unique, nous avons dénoncé pour ne pas renoncer, nous avons pris le risque de fâcher pour ne pas céder et nous avons franchi le Rubicon. Nous avons fait le choix de l’honnêteté et de dire tout haut ce qu’une partie des employés qui ne s’expriment pas dans les « Dialogues » et autre « Pulse » pensent tout bas.

Ensemble, quittons ce monde de paraître et retrouvons le chemin de la vérité, une vérité qui s’exprime chaque heure passée dans nos métiers qui sont difficiles, dangereux, énergivores et usants. Les derniers accidents, graves pour certains, prouvent encore une fois qu’il n’y a pas de place au hasard et que la formation continue aux côté des ainés est essentielle pour connaître toutes les spécificités de nos professions et que celle-ci est enterrée avec l’exemple du non-engagement pour une période de six mois.

Finalement, quelles leçons tirer de cette situation où l’on parle de bonne collaboration et « presque » d’amitié ?

Une bonne collaboration ne nécessite-t-elle pas que l’on se dise les choses comme elles sont et non pas comme on voudrait les entendre ?

Le SEA
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