Le bonheur au travail avec des ressources en suffisance
Journal Grand-Angle No 162 – Hiver 2018
Les grandes ambitions de l’entreprise sont-elles raisonnables sans une augmentation du nombre de postes ?
Depuis un certain temps, nous observons que notre entreprise SIG se nourrit de grandes ambitions dans de nouvelles activités et de nouveaux produits, en plus des évolutions légales des marchés de l’électricité et du gaz. Pour y faire face, une réorganisation importante a été lancée cette année, avec, pour de nombreuses unités opérationnelles, un changement de direction à la clé. Ce brassage a lieu simultanément avec la pression financière sur le personnel (leviers de performance, nouvelle rémunération et nouveaux postes-types) et dans un climat de bonheur au travail ! Comment est-ce possible ? Cela tient-il du miracle ?
Rien qu’avec les évolutions légales, cela engendre déjà des complexités supplémentaires pour un grand nombre de métiers. À cela, il faut ajouter les nouveaux produits, la refonte des gammes existantes et le développement de nouvelles activités. Même les collaborateurs concernés peuvent avoir de la peine à suivre tous ces changements et à les appliquer dans leur propre activité.
Tous ces changements génèrent une insatisfaction grandissante.
La grande réorganisation amène encore plus de confusion dans les relations de travail, surtout dans les domaines déjà très sollicités. Bien que nos collègues donnent leur maximum pour assumer tous ces changements qu’ils n’ont pas désirés, cela génère une insatisfaction grandissante. Cette insatisfaction peut se transformer en désespoir quand le soutien de l’entreprise et les moyens financiers sont insuffisants. À ce moment-là, la santé morale des collaborateurs peut être atteinte.
Pour éviter d’en arriver là, il nous apparaît nécessaire de nous pencher sur l’organisation transversale au niveau des collaborateurs, de développer un plan de formation continue pour les unités opérationnelles, d’attribuer un nombre de ressources humaines suffisant en tenant compte des vacances, des absences maladies, etc, et d’accompagner rapidement le changement. Un grain de sable dans les rouages d’une gestion à flux amène inévitablement du retard. Or, l’environnement autour de SIG n’attend pas !
Par conséquent, nous estimons que l’entreprise ne peut plus continuer à développer de nouvelles prestations sans augmenter le nombre de postes. Avec un effectif global constant, les nouvelles activités occupent des postes au détriment des métiers-cœur, qui sont depuis longtemps en sous-effectif flagrant ; trop de collaborateurs sont encore sous contrat externe. Un changement de paradigme doit avoir lieu et vite.
Le bonheur au travail peut se traduire syndicalement comme la fierté d’une tâche accomplie avec satisfaction. Dans un contexte de grands changements, il ne peut être atteint qu’avec des ressources en suffisance, un bon savoir-faire, une relève spécialisée et une bonne organisation du travail. Formations, informations et conduite du changement en sont le support.
Patrick Schaub | Président