Des projets syndicaux à deux vitesses ?

Journal Grand-Angle No 164 – Hiver 2019

Durant ces dernières années, notre société au sens large a mené des projets de refonte de ses fondements.

La constitution genevoise et les réformes sur la fiscalité des entreprises, pour intégrer la nouvelle économie de libéralisme dans le cadre de la mondialisation, la protection de l’environnement et une remise en question des acquis sociaux, autrement dit : le développement durable.
L’économie avance à plus court terme qu’auparavant et avec plus d’interactions internationales.

SIG n’a pas échappé à ce mouvement, elle a été et reste confrontée à l’ouverture des marchés de l’électricité et du gaz. Pour s’y préparer, la direction a lancé un vaste programme de révision du Statut du personnel, du catalogue des postes-types, du système de rémunération et des conditions de travail par le programme EquiLibre qui nous offre plus de liberté et par conséquent plus de responsabilité.

Cette remise en question a ouvert des possibilités de changement intéressantes tant pour l’employeur que pour les employés. Citons notamment la création de la fondation Cap-Prévoyance, qui assure à l’avenir des rentes de qualité pour tous. Une chose est sûre : l’activité syndicale de SIG s’est massivement investie pour sauver les acquis sociaux et a répondu favorablement à ces défis de taille. Sans cet engagement constructif de tous les représentants, le résultat aurait pu être nettement plus défavorable.


L’activité syndicale de SIG s’est massivement investie pour sauver les acquis sociaux.

Néanmoins, nous constatons également que certains projets importants des collaborateurs peinent à aboutir, notamment la pénibilité des métiers, les plans de relève sans perte de savoir-faire ou encore les plans de carrière pour favoriser une mobilité interne constructive. Nos représentants ont énormément avancé sur l’élaboration d’une méthodologie de classification de la pénibilité et sur des propositions concrètes pour réduire son impact sur les collaborateurs.
Nous sommes convaincus qu’au XXIe siècle la technologie peut apporter des solutions accessibles à cette problématique non résolue. Toutefois, la direction perçoit le sujet différemment, le délègue à des présumés spécialistes et le garde en stand-by depuis plusieurs années déjà. En contrepartie, elle met l’accent sur la révision des indemnités, sujet syndicalement plus controversé…

De manière similaire, nos revendications sur les plans de carrière et de relève n’ont pas encore trouvé de réponse ! Nos représentants ont pourtant rédigé un rapport avec des propositions d’engagement de ressources qualifiées en suffisance. En réponse à cela, nous avons le plan des leviers de performance qui œuvre en partie à contre-courant, c’est-à-dire en réduisant les ressources déjà limitées.
Sans un plan de relève efficace, SIG sera contrainte d’engager massivement comme c’est le cas aujourd’hui dans la thermique, sans pouvoir garantir le maintien des compétences nécessaires à un service de qualité.

Par conséquent, sommes-nous face à une prise en compte des sujets syndicaux à deux vitesses ? Si tel devait être le cas, il serait important de se mobiliser ensemble et de s’engager syndicalement pour prendre en charge la relève.

Patrick Schaub | Président

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