Le stress professionnel n’a jamais été aussi élevé !

Journal Grand-Angle No 168 – Automne-hiver 2021

Près de 45% des salariés se sentent fréquemment stressés par leur travail.

Le baromètre 2021 de Travail. Suisse révèle que le stress sur le lieu de travail n’a jamais été aussi élevé en Suisse. Près de 45% des salariés se sentent fréquemment stressés par leur travail en cette période de pandémie qui prône le télétravail. Et pourtant, celui-ci apparaît comme un cocon feutré dans lequel les employés peuvent rester sous la couette le matin et effectuer leurs tâches ménagères pendant les heures ouvrables. Cette étude confirme qu’il n’en est rien. Les missions et les projets professionnels se succèdent les uns après les autres, à un rythme qui s’accélère.

Qu’en est-il à SIG ? Le SEA a déjà dénoncé le problème du sous-effectif, mais rien ne change. Certain·es collaborateur·trices voient leur charge de travail augmenter lors de l’absence de collègues (maladies ou vacances) ; des départs à la retraite ne sont pas remplacés. Les employé·es consciencieux·ses effectuent des heures supplémentaires pour tenir l’exploitation, achever les projets et les chantiers en respectant les délais. Avec EquiLibre, ces heures supplémentaires ne sont jamais réellement récupérées.


Un collègue qui travaille en 3 x 8 a pu fêter cinq fois Noël en famille en trente ans de service à SIG.

Jusqu’où ce système basé sur l’épuisement des employé-es consciencieux-ses pourra-t-il tenir dans les métiers coeur ? Un collègue qui travaille en 3 x 8 a pu fêter cinq fois Noël en famille en trente ans de service a SIG. Cela signifie que pendant vingt-cinq ans, elle ou il a travaillé lors des fêtes de fin d’année ! Nos collègues assurent le bon fonctionnement de fluides qui ne s’interrompent jamais ; leur présence devient obligatoire en toutes circonstances même si les effectifs ne suivent pas.

Actuellement, certains secteurs externalisent le travail. Par exemple, le génie civil et les études sont souvent réalisés par des bureaux d’ingénieurs externes. Cela entraîne une perte de savoir-faire au sein de SIG.

Il existe plusieurs solutions. Sans ressources supplémentaires, le programme éco21 se prépare à répondre aux objectifs du Pacte climatique qui vise à multiplier par sept les efforts en faveur de la transition énergétique. éco21 s’apprête à créer des pôles de compétences, à s’appuyer davantage sur les partenaires professionnels pour atteindre cet objectif ambitieux.
Au lieu de sombrer dans la facilité de l’externalisation, SIG ne pourrait-elle pas embaucher des collaborateurs·trices expérimenté·es de plus de cinquante ans pour les projets qui ont une durée limitée ? Par exemple, la construction du réseau thermique renouvelable ou la pose des compteurs intelligents. Ce recrutement permettrait de pérenniser le savoir-faire au sein de SIG.

Il est grand temps d’agir pour préserver la santé des collaborateurs et collaboratrices en répartissant mieux la charge de travail au lieu de miser uniquement sur le recrutement de talents externes. Ces derniers verront à leur tour leur motivation dégringoler au bout de quelques années en raison de sous-effectif chronique.

Caroline Cacheiro et Véronique Tanerg

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