Attention aux baisses d’effectifs dans certains secteurs de SIG !

Journal Grand-Angle No 166 – Hiver 2020

Nous assistons à un développement asymétrique au sein de SIG. Les métiers-coeur de SIG subissent des réductions d’effectifs.

SIG s’apprête à investir 1,4 milliard de francs pour construire des réseaux thermiques écologiques. Un montant record pour SIG. Les investissements dans ce secteur se sont accélérés et ont même doublé entre 2019 et 2020, passant à 70 millions par an. Autres secteurs en plein essor : le programme éco21, les économies d’énergies et l’efficience énergétique. Cependant, dans le même temps, les effectifs sont restés stables à SIG. Alors comment faire face à la multiplication des chantiers complexes en ne recrutant que très peu de nouveaux collaborateurs et de nouvelles collaboratrices ?

Cela s’est passé en faisant des transferts de postes d’une activité à l’autre. Nous avons assisté à un développement asymétrique. Les métiers-cœur de SIG ont subi des réductions d’effectifs, ce qui a pour conséquence d’augmenter le volume de travail des collègues, et de les démotiver, et risque à terme de nuire à leur bien-être et à leur santé. Or, ces secteurs ont besoin de disposer d’effectifs suffisants pour livrer des fluides en continu et pour garantir la fiabilité des prestations, l’eau potable et usée, l’électricité, le gaz naturel, le chauffage et la valorisation des déchets 24 heures sur 24, 365 jours par an. Les employé-es consciencieux-euses s’investissent à fond dans leur travail pour assurer la mission de service public et accumulent les heures supplémentaires sans pouvoir les récupérer.


Alors comment faire face à la multiplication des chantiers complexes ?

Pourquoi arrivons-nous à une telle situation ? L’une des raisons est la pression qu’exerce l’Etat de Genève, propriétaire à 55% de SIG. L’Etat fait pression sur les salaires, les conditions de travail des employés et les effectifs de SIG. Pas question pour les employés de SIG d’être plus avantagés que les fonctionnaires. Donc, quand l’Etat de Genève applique une politique d’austérité à cause de son endettement, SIG doit faire de même, même si ses finances sont saines.

L’État applique le mécanisme du frein à l’endettement, c’est-à-dire des coupes budgétaires linéaires dans tous les secteurs. SIG a fait preuve d’indépendance et de créativité en développant « Levier de performance ». Nous nous sommes tous investis pour traquer les économies là où il était possible d’en faire. Cette formule, plus souple que le frein à l’endettement, a permis de réaliser plus de 30 millions d’économie.
Cependant, Levier de performance a entraîné une diminution des effectifs et des suppressions de postes dans certains secteurs. En 2020, SIG a enregistré un nombre record de départs à la retraite. Or, tous ces postes ne sont pas forcément remplacés. Et le volume de travail se reporte sur les collègues.

Il est temps de résister aux pressions directes ou indirectes de l’Etat et de réfléchir à une stratégie interne à SIG afin que le volume de travail soit mieux réparti au sein de l’entreprise. La Commission du personnel et le SEA sont prêts à s’investir dans ce projet qui contribuera à améliorer les conditions de travail.

Patrick Schaub | Président

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